Page:Segur - Bible d une grand mere part 2.djvu/72

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quand nous vîmes arriver Susanne avec deux de ses servantes qu’elle renvoya presque aussitôt. Puis elle alla vers un grand arbre où était caché un jeune homme ; nous les entendîmes causer, et Susanne se disposait à s’enfuir avec le jeune homme, quand nous nous montrâmes : le jeune homme s’enfuit aussitôt par la porte du jardin ; Susanne poussa un grand cri, et nous nous mîmes aussi à crier pour faire venir les serviteurs et pour empêcher Susanne de suivre ce jeune homme.

Tout le peuple crut aux paroles des vieillards qu’on pensait incapables de mentir, et Susanne eut beau protester de son innocence, on ne la crut pas, et les juges la condamnèrent, aux applaudissements de tout le peuple, à être lapidée.

Jacques. Quels méchants coquins que ces vieux juges !

Grand’mère. Mais leur crime ne resta pas impuni, comme tu vas voir.

Susanne, se voyant condamnée, jeta un grand cri, et dit : « Dieu éternel, vous qui connaissez toutes choses, qui voyez ce qui est caché, vous savez que ces juges iniques ont porté un faux témoignage contre moi ; et cependant je meurs sans avoir rien fait de ce dont ils m’ont accusée.

Le Seigneur exauça la prière de Susanne. Pendant qu’on l’emmenait pour être lapidée, le Saint-Esprit envoya le jeune Daniel qui s’écria : « Je suis innocent du sang de cette femme injustement condamnée ! » La foule s’arrêta. « Que veut dire cette parole que vous venez de prononcer ? » demandèrent quelques personnes.

Daniel répondit : « Êtes-vous si insensés, enfants d’Israël, que d’avoir ainsi, sans connaître la vérité, condamné une fille d’Israël ? Retournez pour la juger de nouveau, parce que les vieillards ont porté un faux témoignage contre elle. » Le peuple, étonné de l’accent extraordinaire de cet enfant, retourna donc en grande hâte, et Daniel dit : « Séparez les deux vieillards, et amenez-les moi l’un après l’autre, afin que je les juge. »