Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/160

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dans ces mêmes flammes qu’on appelle alors le Purgatoire ; nous ne pouvons prier pour les damnés, puisque leur sort est irrévocable, mais nous pouvons et nous devons prier pour les pauvres âmes du purgatoire qui implorent notre pitié.

Henriette. Comment peuvent-elles nous implorer et nous entendre ?

Grand’mère. Nous n’en savons rien : nous savons seulement que le bon Dieu, pour les consoler, leur fait connaître ce que nous faisons pour elles ; de même qu’il fait connaître à la sainte Vierge, aux Saints et aux Anges du paradis toutes les prières que nous leur adressons.

Louis. Et les âmes qui sont en enfer nous entendent-elles ?

Grand’mère. Non, mon enfant ; elles sont tout à fait séparées de nous et en dehors de ce qu’on appelle la Communion des Saints, c’est-à-dire de l’union qui existe entre toutes les âmes fidèles au bon Dieu, soit dans le Ciel, soit ici-bas sur la terre, soit au purgatoire. Comme c’est beau de penser que tous les amis du bon Dieu ne forment ainsi qu’une seule famille, dont tous les membres s’aiment tendrement et sont unis entre eux ! Les démons et les damnés sont seuls exclus de ce bonheur. Ils ne sont plus de la famille.

Armand. Qu’est-ce que cela veut dire, damné ?

Grand’mère. Cela veut dire condamné au feu éternel de l’enfer. On est damné quand on a le malheur de mourir en état de péché mortel. Vous le voyez, mes enfants, le péché mortel est une chose bien abominable, puisqu’il mène droit en enfer et prive pour toujours de la vue du bon Dieu. Il vaut mieux mourir que de le commettre.