Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/162

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Grand’mère. Je vais répondre à tes deux objections. D’abord, pour les répétitions en ce qui regarde l’enfer, Notre-Seigneur l’a fait exprès, et il le redit d’autres fois encore dans l’Évangile, car l’enfer est un mal trop affreux pour que Notre-Seigneur ne cherche pas à en bien faire comprendre toute l’horreur et tout le danger.

Et quant aux paraboles que tu trouves difficiles à comprendre, il faut dire que, dans les temps anciens, on parlait souvent par paraboles et par allégories.

Armand. Qu’est-ce que c’est, allégorie ?

Grand’mère. Allégorie est presque la même chose qu’une parabole ; une parabole est une chose plus sérieuse qu’une allégorie ; ainsi une fable est une allégorie ; on ne peut pas dire que ce soit une parabole. — Les Juifs avaient donc, plus que nous, l’habitude de deviner le sens des paraboles. En second lieu, Notre-Seigneur connaissait la malveillance méchante des Juifs à son égard ; il savait que lors même qu’ils reconnaîtraient en eux-mêmes la vérité de tout ce qu’il leur disait, ils n’en feraient rien voir au dehors, et que ses paroles n’ouvriraient pas les yeux à des gens que ses miracles n’avaient pas convertis. Enfin, tu te trompes quand tu crois que les Juifs avaient moins d’esprit que nous ; ils en avaient tout autant, seulement ils en faisaient un mauvais usage. La preuve qu’ils comprenaient, c’est que lorsque Notre-Seigneur eut fini ses paraboles, il ajouta :

« Comprenez-vous bien ce que je vous dis ?

— Oui, répondirent-ils. »