Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Notre-Seigneur dit aussi à celui qui l’avait invité :

« Lorsque vous donnerez à dîner ou à souper, n’appelez ni vos amis, ni vos parents, ni vos voisins riches, de peur qu’ils ne vous invitent à leur tour, et ne vous rendent ce qu’ils auront reçu de vous.

« Mais lorsque vous faites un festin, appelez-y les pauvres, les faibles, les boiteux, les aveugles. Et vous serez heureux qu’ils n’aient rien à vous rendre, car ce vous sera rendu à la résurrection des justes. »

Henriette. Alors, Grand’mère, pourquoi nous engagez-vous tous à dîner chez vous, et pourquoi engagez-vous des messieurs et des dames du voisinage qui sont riches et qui nous engagent aussi à aller chez eux ? et pourquoi n’engagez-vous pas les pauvres gens du village ?

Grand’mère. Parce que ce n’est pas cela que défend Notre-Seigneur ; il ne parle qu’au figuré ; par dîners et soupers, il veut dire qu’il faut rendre des services, faire du bien. Et il nous fait comprendre qu’il ne faut jamais rendre des services dans la pensée qu’on vous en rendra aussi, mais uniquement pour faire le bien, pour obéir au bon Dieu, qui nous ordonne d’être charitables et bons pour tous les hommes ; et de n’espérer ni désirer de récompense que du bon Dieu.