Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/260

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figuré, comme lorsque Notre-Seigneur a dit de s’arracher l’œil si l’œil fait pécher, de se couper la main et le pied s’ils sont une occasion de mal faire. Notre-Seigneur veut dire que pour être son disciple, son ami, il faut tellement craindre le mal, que lors même qu’il viendrait du père, de la mère, etc., il faut le haïr et le fuir, sans avoir égard aux mauvais conseils ou aux supplications qui nous viendraient de ceux que nous devons le plus aimer et respecter.

Louis. Comment cela ? Comment peut-il venir des mauvais conseils des pères, des mères, femmes, enfants, frères et sœurs ?

Grand’mère. Voici comment : Dans les premiers siècles qui ont suivi Notre-Seigneur…

Armand. Qu’est-ce que c’est, siècle ?

Grand’mère. Siècle veut dire cent ans. Dans ces premiers siècles, les Empereurs, romains martyrisaient les chrétiens.

Armand. Qu’est-ce que c’est, martyrisaient ?

Henriette. Comme tu es ennuyeux ! Tu ne fais qu’interrompre !

Armand. Mais puisque je ne comprends pas.

Henriette. Attends que Grand’mère ait fini son histoire.

Armand. Mais quand j’attends, j’oublie.

Grand’mère. Chère petite Henriette, tu oublies toi d’être indulgente et bonne pour ton petit frère ; tu oublies d’être patiente et charitable.

Henriette. C’est vrai, Grand’mère ; Mais c’est que c’est si ennuyeux, si impatientant !

Grand’mère. Les autres ne disent rien, et pourtant cela ne les amuse pas plus que toi. Pense donc que je ne vous raconte