Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/267

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plaise) devient enfant prodigue, qu’il ne perde pas courage, qu’il se souvienne que Dieu est infiniment bon ; que tout en reconnaissant ses fautes, il faut s’en humilier, mais sans se décourager ; qu’il aille en demander pardon en les confessant sincèrement et humblement. Le bon Dieu lui ouvrira son cœur et ses bras et lui rendra le calme et le bonheur.

« Pendant ce temps le fils aîné du bon père de famille était aux champs ; et comme il revenait, il entendit le bruit des réjouissances et de la musique. Et appelant un des serviteurs, il lui demanda ce que c’était.

« Le serviteur lui dit : « Votre frère est revenu et votre père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé son fils. »

« Et le fils aîné se fâcha et ne voulut pas entrer ; le père l’ayant appris, sortit pour l’en prier. Mais lui, répondant à son père, dit : « Voilà que je vous sers depuis tant d’années ; je n’ai jamais manqué à aucun de vos commandements ; et jamais vous ne m’avez donné un chevreau pour me réjouir en le mangeant avec mes amis. Mais lorsque mon frère, qui s’en est allé, qui a mangé tout son bien avec de mauvais sujets, est revenu, vous avez tué pour lui le veau gras ! »

« Le père lui dit : « Mon fils, n’es-tu pas toujours avec moi, et tout ce que j’ai n’est-il pas à toi ? Mais il fallait nous réjouir, parce que ton frère était mort, et il revit ; il était perdu, et il est retrouvé. »

Jacques. Grand’mère, à la place du père, j’aurais chassé ce méchant frère jaloux qui se fâche parce qu’on fait manger un veau gras à son frère qui revient tout malheureux, tout honteux et repentant.

Grand’mère, souriant. Le bon père de la parabole, qui repré-