Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/266

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pratiques et les habitudes sages et vertueuses. Le bon Dieu notre père nous accorde les biens de la terre, la santé, l’intelligence, la fortune, etc. Nous nous laissons aller aux plaisirs du monde et alors nous nous éloignons de Dieu, nous perdons notre piété, nos bons sentiments, notre santé même, notre fortune et notre bonheur, en faisant mille folies ; et quand nous sommes malheureux, repoussés par le monde, que nous souffrons de la misère, c’est-à-dire des peines du cœur et de l’amour-propre, nous nous souvenons de notre ancien bonheur, de la paix du cœur dont nous jouissions quand nous étions innocents et vertueux ; et nous formons le courageux projet de quitter ce pays, étranger pour tout bon chrétien, et de revenir à Dieu notre père.

Nous commençons par regretter l’heureux temps de l’innocence, nous nous humilions en nous avouant coupables, nous quittons ce pays maudit qu’on appelle le monde, avec ses habitants qui sont les péchés et les vices ; nous allons vers notre père, nous confessons nos fautes, nous les reconnaissons ; nous nous trouvons indignes de pardon. Notre père, au lieu de nous repousser, accourt au-devant de nous, c’est-à-dire aide à notre repentir, il nous inspire des sentiments humbles et affectueux ; il nous rend notre place parmi les bons chrétiens, les serviteurs et les enfants fidèles ; il fait tuer le veau gras, c’est-à-dire qu’il nous invite à sa Sainte Table, et nous donne la Sainte Communion, sa propre chair et son propre sang ; et tout le passé mauvais est effacé.

Cette parabole s’appelle l’Enfant prodigue, et c’est peut-être celle qui exprime le mieux la grande bonté, la grande miséricorde du bon Dieu. Si jamais l’un de vous (ce qu’à Dieu ne