Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/309

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Henriette. Comment, cette année ? Est-ce que le Grand Prêtre ne restait pas jusqu’à la mort le chef des autres comme maintenant le Pape ?

Grand’mère. Non ; on le nommait tous les ans.

Henriette. Et qui est-ce qui le nommait ?

Grand’mère. Un tribunal qu’on appelait le Sanhédrin, qui était composé de soixante-dix Prêtres et Docteurs, et qui était présidé par le Grand Prêtre.

Caïphe, qui était Grand Prêtre cette année, leur dit : « Vous n’y entendez rien ! Vous ne songez pas qu’il est plus utile qu’un homme meure pour le peuple, plutôt que de laisser périr la nation entière. »

Louis. C’est bien méchant ce qu’il dit, car il savait bien que Jésus était innocent et excellent.

Grand’mère. Il le savait très-bien, de même que les autres Juifs, mais il craignait que les Romains ne fussent jaloux de l’admiration que le peuple avait pour Jésus, et de sa puissance qui augmentait tous les jours, et qu’ils n’envoyassent des troupes pour chasser les Prêtres, les Pharisiens et tous ceux que les Romains avaient chargés de gouverner le peuple juif. Et puis, le bon Dieu permettait que le méchant Caïphe aidât ainsi à l’accomplissement des prophéties qui annonçaient la mort du Sauveur pendant le pontificat de ce même Caïphe.

Et à partir de ce jour, les Pharisiens et les Docteurs de la loi cherchèrent à faire mourir Jésus.

Et Jésus le sachant, ne se montra plus en public chez les Juifs ; mais il se retira dans un pays près du désert, en une ville nommée Éphrem, et il y resta avec ses disciples.