Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/426

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voyageur faisait comprendre à ses compagnons le mystère des Saintes Écritures, et combien elles étaient pleines du Messie.

Arrivés à Emmaüs, ils le prièrent de s’arrêter avec eux dans l’hôtellerie et de partager leur repas. Jésus y consentit. Ayant pris du pain, il le bénit comme à la sainte Cène, le rompit, le consacra en son corps adorable et communia ses deux convives.

Aussitôt leurs yeux s’ouvrirent ; ils reconnurent le Seigneur. Mais il avait disparu.

Jeanne. Comment leurs yeux s’ouvrirent-ils, puisqu’ils étaient déjà ouverts ?

Grand’mère. Il ne s’agit pas des yeux du corps qui étaient très-ouverts, comme tu le dis ; mais des yeux de leur esprit, qui comprirent dans ce moment ce qu’ils n’avaient pas compris jusque-là, que leur compagnon n’était autre que Jésus ressuscité.

Pour eux, pleins de joie et de ferveur, ils sortirent de l’hôtellerie et retournèrent en toute hâte à Jérusalem, où ils arrivèrent le soir. Et en route ils se disaient l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant d’amour pendant qu’il nous parlait dans le chemin ? »

Les Apôtres et les disciples leur racontèrent les événements de la journée ; eux, à leur tour, racontèrent comment le Seigneur leur était apparu, et comment ils l’avaient reconnu lors de la fraction du pain et de la communion. Et figurez-vous, mes enfants, que malgré ces assertions si positives et si multipliées, les Apôtres ne voulaient pas croire.