Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/95

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lement, qu’on défendait aux lépreux (gens atteints de cette maladie) de vivre avec les autres hommes ; ils logeaient ensemble dans des maisons hors des villes et il leur était défendu de toucher ni d’approcher personne. On leur apportait ce qui leur était nécessaire pour vivre et se vêtir et on le déposait dans un endroit où ils allaient le chercher.

Jeanne. Vous disiez, Grand’mère, que la lèpre était douloureuse et affreuse. Comment ça ?

Grand’mère. Douloureuse, parce que toute la peau était enflammée…

Petit-Louis. Comment ? Elle flambait ?

Grand’mère, riant. Non ; quand on dit qu’une partie du corps est enflammée, cela veut dire qu’il y a là une grande chaleur et une vive douleur. Dans la lèpre, la peau était donc très-enflammée et enflée ; elle se fendait partout, et de ces fentes il sortait du sang et de l’humeur ; de plus, on souffrait d’une démangeaison insupportable et continuelle qui empêchait même de dormir. Jésus vit donc ce pauvre lépreux, qui, l’apercevant et se tenant éloigné, se prosterna le visage contre terre et lui dit :

« Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir. »

Jésus, étendant la main, lui dit : « Je le veux ! Sois guéri. »

Et à l’instant même sa lèpre disparut. Jésus lui commanda de n’en parler à personne.

« Mais va, lui dit-il, te montrer aux prêtres, et en reconnaissance de ta guérison, fais l’offrande que Moïse ordonne de faire, afin de bien leur prouver que tu es guéri. »

Cet homme ne fut pas plus tôt parti, qu’il se mit à publier partout ce miracle, de sorte que tout le monde le sut et que