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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/107

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Thomas.

Diantre ! ce n’est pas agréable ce que tu veux me faire faire ! S’humilier devant son garçon, un enfant de douze ans !

La mère.

Ce n’est pas s’humilier que reconnaître ses torts ; au contraire, c’est se relever. C’est d’être mauvais et injuste qui vous met à terre ; c’est d’être bon et juste, qui vous grandit. Fais ce que je te dis, va ; tu te sentiras toi-même le cœur léger et tranquille.

Thomas.

Je verrai, je verrai ; je ne dis pas non ; c’est la manière de s’y prendre qui n’est pas facile.

La mère.

Pas facile ? Attends, je vais t’aider. Tout juste, voici Lucas, mon garçon, ton père est bien fâché…

Thomas.

Qu’est-ce que tu dis donc ? Comment, fâché ?

La mère.

Tais-toi, tu n’y entends rien ; laisse-moi dire… Ton père est bien fâché d’avoir été si injuste et si méchant pour toi depuis bientôt huit mois ; il convient que la vache bringée n’est pas de ta faute, que c’est pour avoir été paresseux dans sa jeunesse, qu’il n’a pas su lire la lettre de Guillaume. Il sait…

Thomas.

Ah çà ! mais, auras-tu bientôt fini, toi ? Laisse-