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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/128

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Le père Thomas, en colère.

M. Féréor n’est pas plus juif qu’un autre. Je ne veux pas qu’un étranger vienne chez moi insulter un Français, et un homme qui fait vivre tout le pays.

M. Frölichein.

Allons, foyons, mon pon bère Domas, fous fous médez en vureur ! Ce n’est pas chendit. Gu’est-ce gue ché fous tis ? Ché foudrais pien afoir fotre carçon. Foilà dout. Rien bour fous vâcher, ché grois. Et che fous tis qué jé fous tonnerai guadre cents vrancs bar an, et gue si le carçon fa pien, je fous tonnerai tant teux ans cinq cents vrancs ; et le carçon sera habillé, nourri, planchi, etc.

Le père Thomas, ébranlé par ces conditions avantageuses, s’adoucit, et, après quelques pourparlers, il dit qu’il réfléchirait, qu’il verrait M. Féréor avant de se décider.

M. Frölichein.

Tiaple ! il ne faut pas foir ce chuif…, ché feux tire, ce prafe homme. Il fous bromédra et il ne fera rien du tout.

Le père Thomas.

C’est mon affaire, ça ; je ne déciderai rien sans l’avoir vu.

M. Frölichein.

Fous afez dort ! Fous afez dort, mon bère Domas. Moi qui foudrais pien afoir fotre carçon, ché fais dout rontement ; mais lui, il vous endordilera, fous ferrez.