Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/15

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moi, que si mon père ne me forçait pas d’aller à l’école, je n’irais jamais.

Gaspard.

Et tu serais ignorant comme un âne.

Lucas.

Qu’est-ce que ça me fait ?

Gaspard.

Tout le monde se moquerait de toi.

Lucas.

Ça m’est bien égal. Je n’en serais pas plus malheureux.

Gaspard.

Et quand il t’arriverait des lettres, tu ne pourrais pas seulement les lire.

Lucas.

Je n’en reçois jamais.

Gaspard.

Mais quand tu seras grand ?

Lucas.

Tu me les liras, puisque tu veux être un savant.

Gaspard.

Non, je ne te les lirai pas. Je ne resterai pas avec toi.

Lucas.

Pourquoi ça ?

Gaspard.

Parce que tu m’ennuierais trop ; tu ne sauras seulement pas lire ni écrire.

Lucas.

J’en saurai plus que toi, va. Et des choses plus