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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/199

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Lucas.

Mais, mon père, vous pourriez perdre moins que ce que vous dit Gaspard, si vous essayiez d’arranger la chose vous-même.

Thomas.

Que j’aille à Bordeaux ! Pour y mourir ? Merci bien. J’aime mieux tenir cent cinquante mille francs que risquer de perdre le tout.

Lucas.

Mais vous pouvez donner une procuration, charger quelqu’un d’écrire ou d’aller à Bordeaux pour faire votre affaire.

Gaspard.

Tu ne sais pas ce que c’est qu’une affaire de ce genre, toi ! Ça dure des années et des années. Sans compter que si on tombe sur un homme malhonnête, on perd tout ; l’héritage tout entier y passe.

Lucas.

Mais je connais des gens qui ont eu des héritages, et qui s’en sont tirés sans perte et sans se donner grand mal.

Gaspard.

Ah bien ! arrange l’affaire toi-même alors. Ce n’était pas la peine de me déranger, moi qui suis toujours si pressé, qui ai tant à faire. Adieu, mon père ; adieu, ma mère ; Lucas va vous enseigner ce que vous devez faire. Le beau conseiller ! Ha ! ha ! ha !

Thomas.

Gaspard, ne t’en va pas sans avoir terminé. Et