Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/214

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Le notaire.

Il fallait vous expliquer plus tôt.

Thomas.

C’était tout expliqué, puisque Gaspard m’avait dit…

Le notaire.

Les paroles ne comptent pas en justice, ce sont les écrits qui font foi.

Thomas eut beau crier, se mettre en colère, le notaire ne céda rien ; il consentit seulement à en reparler à Gaspard.

Thomas rentra fort en colère.

Thomas.

Tu avais raison, mon Lucas. Ils m’ont friponné ; Gaspard me vole dix-huit mille francs, et M. Féréor le soutient, à ce qu’il paraît. Ah mais ! cela ne finira pas comme il l’entend. Je le déshériterai, je te laisserai tout ce que j’ai ; c’est toi qui auras la ferme, l’argent, les cent cinquante mille francs, tout enfin. Et ce gueux, ce voleur de Gaspard s’arrangera avec son Féréor, que je voudrais voir ruiné, cassant des pierres sur la grande route. Les filous ! les voleurs ! les gredins !

La mère Thomas.

Voyons, Thomas, calme-toi. À quoi ça sert de crier ?

Thomas.

Ça sert à décharger son cœur et à se contenter. Qu’il vienne, ce drôle de Gaspard, et il verra comme je le recevrai ; il aura une raclée soignée, tout