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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/216

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si effacer est impossible, porter à mon père un acte qui dise clairement que je me charge de ce payement.

M. Féréor.

Pourquoi renonces-tu à une somme aussi considérable ?

Gaspard.

Parce que votre nom figure dans l’acte, monsieur, pour le versement des cent cinquante mille francs ; parce que vous avez bien voulu être présent à la lecture de l’acte ; parce que mon père est très violent ; que, dans son emportement, il pourrait mal parler de vous, monsieur, et je veux que votre nom soit prononcé toujours et partout avec respect et reconnaissance.

M. Féréor leva les yeux sur Gaspard ; son regard était presque affectueux.

M. Féréor.

Effacez, monsieur, dit-il au notaire ; faites comme le veut Gaspard ; ayez l’obligeance d’aller voir le père ; dites-lui que cette clause nous a échappé à moi et à Gaspard, que c’est une erreur de formalité, et que Gaspard se charge de tout. Gaspard, ajouta-t-il en se tournant vers lui et en lui tendant la main, tu as bien fait et je t’approuve.

Il se leva et sortit.

M. Féréor alla s’asseoir dans son bosquet de houx. Il repassa dans sa mémoire les services que lui avait rendus Gaspard, l’attachement constant