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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/221

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Gaspard.

Pas encore, monsieur ; il s’en faut d’un bon quart d’heure que la cloche du dîner sonne, et monsieur sait que si je m’absente, il y aura du temps de perdu et du désordre dans le départ.

— Tu as raison, tu as raison, sage Gaspard, dit en souriant M. Féréor, que l’exactitude de Gaspard prenait par son faible. Fais comme tu voudras.

Gaspard attendit donc que tous les ouvriers fussent partis et que la porte de l’atelier fût fermée. Il prit un morceau de pain et se dépêcha d’arriver chez son père. Son entrée surprit, et effraya sa mère et Lucas. Il ne donna pas à son père le temps de parler et de l’interrompre.

Gaspard.

Vous aviez raison d’être en colère, mon père. Ces dix-huit mille francs sont une erreur, une sottise du notaire.

— Comment ça ? demanda Thomas qui se méfiait encore.

Gaspard.

Parce qu’il y a en effet doubles droits à payer ; les vôtres pour hériter, et les miens pour acheter. Il n’en avait pas été question lorsqu’il nous a lu l’acte à M. Féréor et à moi ; je m’engageais à payer le tout, sans faire la différence que font les notaires. Quand j’ai su votre réclamation, je l’ai trouvée très juste, et je vous ai envoyé de suite, par le notaire, un papier signé de moi qui reconnaissait l’erreur. Au lieu de l’écouter, vous lui