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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/220

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cher ; vous êtes tout effrayé encore. Un notaire battu ! ah ! ah ! ah ! mais ça ne s’est jamais vu. »

Gaspard entra.

« Monsieur m’a demandé ?

M. Féréor, souriant.

Oui, oui ; voici monsieur qui revient de chez ton père. Racontez vos aventures, monsieur, racontez. »

Le notaire hésita entre le mécontentement que lui causait la gaieté de M. Féréor et la crainte de perdre un pareil client. La prudence remporta sur l’humeur, et il recommença le récit court, mais vif, de la réception du père Thomas. Gaspard parut fort contrarié.

Gaspard.

Je vous demande pardon pour mon père, monsieur ; quand il est en colère, il ne sait plus ce qu’il dit ni ce qu’il fait, surtout quand il a bu un coup de trop. Monsieur, ajouta-t-il, en s’adressant à M. Féréor, puis-je m’absenter pendant l’heure du dîner ?

M. Féréor.

T’absenter, mon ami ? Mais comment dîneras-tu ?

Gaspard.

Oh ! quant à cela, monsieur, je mangerai un morceau en allant. L’atelier n’y perdra rien, monsieur. Vos affaires ne doivent pas souffrir à cause des miennes.

M. Féréor.

Bien, bien, mon ami, va vite, pars.