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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/314

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Gaspard.

Reste près de ma mère, Lucas ; je vais faire prévenir à la mairie qu’on vienne faire l’acte de décès. Je reviendrai.

Lucas serra la main de Gaspard sans répondre. Avant d’aller à la mairie, Gaspard se rendit à l’usine, trouva M. Féréor dans son cabinet.

« Mon père, s’écria-t-il en entrant, mon pauvre père, celui que je tiens de Dieu, vient de mourir.

M. Féréor.

Mourir ! mourir ! Mais on ne t’avait pas dit qu’il fût malade.

Gaspard.

Il allait bien quand je suis entré, mon père ; quelques instants après, il était frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante.

M. Féréor.

Et à propos de quoi, donc ?

Gaspard.

À propos des cinq millions que je tiens de votre généreuse bonté, mon père. Il a été si saisi, qu’il n’a pu que répéter trois fois : Cinq millions ! Et puis il s’est affaissé sur sa chaise, et il n’a plus ni parlé ni bougé.

M. Féréor.

Et ton mariage ? Frölichein va croire que nous n’en voulons plus.

Gaspard.

Non, mon père ; ce sera, au contraire, une ex-