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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/321

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Gaspard avança la besogne ; sa promptitude à calculer et à classer facilita beaucoup le travail qu’avait à faire M. Féréor. Ils firent ensuite un tour dans les ateliers ; M. Féréor voulut accompagner Gaspard dans sa visite à la ferme : ils y allèrent en voiture, pour retourner ensemble à la ville.

La mère Thomas était revenue de la première et terrible impression de la mort de son mari ; elle était calme et causait avec Lucas des changements qu’amènerait dans leur existence la mort de son mari. La visite de M. Féréor les flatta beaucoup ; M. Féréor et Gaspard leur donnèrent de bons avis sur le règlement de l’héritage.

« Toi et ma mère, vous êtes seuls héritiers, dit Gaspard. Moi, j’abandonne tous mes droits et j’y ajoute les cent quarante mille francs que j’ai retirés de la vente des terres de l’héritage Danet. Grâce à la générosité de mon père adoptif, cet abandon n’est même pas un sacrifice, et votre aisance en sera augmentée. »

La mère remercia et embrassa Gaspard ; Lucas en fit autant. On régla ce qui concernait l’enterrement, qui devait avoir lieu le surlendemain à neuf heures du matin. M. Féréor dit qu’il voulait y assister. Après une visite de plus d’une heure, Gaspard et son père adoptif s’en allèrent. Le trajet fut silencieux. M. Féréor pensa que son tour viendrait bientôt ; il se demanda pour la première fois ce qu’il avait fait pour les autres et s’accusa presque d’égoïsme et de dureté. Ses yeux cependant