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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/353

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beau ! Quels magnifiques bâtiments ! Qu’on est heureux de vivre ici ! »

M. Féréor souriait et se réjouissait de l’admiration de Mina ; Gaspard avait un air heureux et doux qu’il n’avait jamais eu. Mina s’enthousiasmait de plus en plus à mesure qu’elle approchait de ces belles usines situées dans cette charmante vallée de *** ; elle regardait à la portière de droite, à celle de gauche. Enfin, ils arrivèrent ; elle sauta à bas de la voiture, sans donner à Gaspard le temps de lui présenter la main. Elle demanda à son mari de la laisser seule venir en aide à son père, qui trébucha en touchant terre et tomba à moitié dans les bras de Mina ; elle le soutint très adroitement et lui donna le bras.

On lui fit voir les ateliers ; partout les ouvriers étaient groupés pour la recevoir, et partout on fut charmé de sa grâce, de sa beauté, des paroles aimables qu’elle trouva à dire à chacun.

Gaspard était dans le ravissement, il ne la quitta pas des yeux ; M. Féréor, qui lui donnait le bras, n’était pas moins enchanté que Gaspard. Lorsque tout fut visité, et qu’elle eut particulièrement examiné la fabrication des toiles cuivre et zinc, elle leva ses yeux attristés sur Gaspard, qui se trouvait près d’elle, et lui dit à voix basse :

« Voilà pourtant la cause de votre esclavage, pauvre Gaspard.