d’école pour que tu puisses lire un mot sur les poteaux de la route. »
Lucas regarda, tâcha d’épeler, de déchiffrer le nom de l’endroit indiqué par le poteau, mais il n’y put parvenir.
« Je ne sais pas, dit-il enfin ; les lettres sont effacées, je ne peux pas les lire.
Ignorant ! animal ! Nous voici dans un fameux embarras, grâce à ta paresse, à ta mauvaise volonté.
Je vous assure, mon père, que je fais ce que je peux ; mais j’ai beau m’appliquer, je ne retiens pas.
Parce que, comme je te disais tantôt, tu es un âne, un vrai bourri. »
Après quelques instants d’hésitation, le père Thomas prit le chemin à droite au lieu de continuer droit devant lui, comme l’avait dit Lucas. Ils marchèrent longtemps sans se reconnaître.
« Nous avons pris le mauvais chemin », dit le père Thomas.
Et il se mit à jurer contre lui-même, contre les routes, contre l’innocent Lucas qu’il n’avait pas voulu écouter.
« La génisse ne va pas pouvoir faire une si longue route, bien sûr ; avec ça qu’elle veut toujours s’écarter à droite et à gauche, et qu’elle n’est pas commode à mener. »