Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/155

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et du cocher. Que pouvais-je faire que ce que j’ai fait ? Défendre mamzelle, qui est ma maîtresse, et M. Coz, qui est tout de même bien complaisant et tout à fait bon garçon.

Le visage de Mme Bonbeck s’enflammait de colère à mesure que Prudence parlait.

« Sotte ! dit-elle en saisissant Simplicie par le bras. Ingrate ! fais tes excuses à Prude ! Et tout de suite encore…, entends-tu ? Embrasse-la et demande-lui pardon.

SIMPLICIE.

Mais, ma tante…

MADAME BONBECK.

Il n’y a pas de mais. Tu as chagriné cette bonne fille, qui se dévoue à te servir, et je veux que tu lui fasses réparation.

SIMPLICIE.

Mais, ma tante…

MADAME BONBECK.

Ah ! sapristi ! tu résistes, mauvais cœur ! sans cœur ! À genoux, alors, à genoux !…

Simplicie n’obéissait pas ; son orgueil se révoltait à la pensée de s’humilier devant une pauvre et humble servante. Mme Bonbeck, que la colère gagnait de plus en plus, lui secoua les épaules, la fit pirouetter, lui donna un coup de genou dans les reins et lui cria de rentrer, dans sa chambre pendant qu’elle emmènerait la pauvre Prude et Coz. Avant