Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/251

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LE PRÉSIDENT.

Huissier, faites sortir la plaignante : elle abuse de la patience du tribunal.

MADAME COURTEMICHE.

Je ne veux pas sortir, moi ; laissez-moi ; ne me touchez pas ; Je veux leur dire… Aïe ! aïe ! Ne me tirez pas… Je veux leur dire qu’ils sont un tas… Aïe, aïe ! au secours ! à l’assassin ! Ne me poussez pas ! Aïe !…

Le reste se perdit dans les couloirs du Palais ; les huissiers avaient appelé main-forte et avaient réussi à faire sortir Mme Courtemiche et son chien. Mme Bonbeck, restée triomphante, s’approcha du président à la grande surprise de tous les assistants, et, lui donnant une poignée de main :

« Bien jugé, président ! Vous êtes un brave homme, saperlote ! Folo s’est sagement et bravement comporté ; l’autre est un lâche, un chien sans cœur et sans éducation. Bonsoir, président ; je vous salue, messieurs, et je vous présente deux braves Polonais…

BOGINSKI.

Moi et camarade, tuer beaucoup de Russes ; à Ostrolenka, tuer beaucoup. Moi prier président faire donner pension plus grande ; Mme Bonbeck bonne, très-bonne, mais pas riche ; moi…

— Emmenez ces gens, dit le président à l’huissier ; les prévenus sont aussi fous que la plaignante.