Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/267

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Marguerite et Valentine viennent en aide ; elles tirent ; Simplicie crie.

MARGUERITE.

Qu’y a-t-il donc à ces pivoines ? on ne peut pas les détacher des cheveux !

— C’est cousu ! s’écria Sophie.

— Cousu ! répétèrent les enfants en se poussant pour voir.

SOPHIE.

Cousu, cousu ; tiens regarde. Des ciseaux, vite des ciseaux.

Chacun apporta des ciseaux et une douzaine de mains se disputèrent la tête de Simplicie pour couper les fils qui retenaient les pivoines.

Les ciseaux se pressaient, se poussaient, taillaient, et firent si bien que, peu d’instants après la couronne de pivoines put être enlevée ; mais, hélas ! avec un accompagnement formidable de cheveux.

Claire poussa un cri ; Simplicie leva la tête et vit les pivoines avec une frange de ses cheveux.

SIMPLICIE.

Mes cheveux ! mes pauvres cheveux !

Et, se levant avec précipitation, elle courut à une glace où un spectacle déplorable s’offrit à ses regards ; sa tête ressemblait à une tête de loup ; ses cheveux, coupés en brosse, se dressaient de tous côtés ; partout des mèches tombantes, des bouts de