Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/286

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avouer que je les ai menées un peu rudement. Bonsoir, mon ami ; il est près de onze heures ; allez vous coucher ; je vais en faire autant. »

Coz salua, sortit et alla rejoindre son ami Boginski, qui attendait avec inquiétude le résultat des reproches hardis de son ami. Quand il sut le retour de Mme Bonbeck et le succès évident de Coz, il fut content et dit, en se frottant les mains :

« Bon ça ! mâme Bonbeck colère, furieuse, mais pas méchant. Mais dis pas trop : « C’est mal ; c’est « pas bon ». Pas fâcher mâme Bonbeck ; elle bonne pour nous, donner chambre, donner chemises, habits, donner pain, viande, vin. Nous pauvres ; nous heureux chez Bonbeck ; nous rester toujours ; nous égal les autres. Entends-tu, Coz ! Toi pas recommencer à dire : « Méchant, pas bon. »

COZ.

Moi recommencer toujours quand Bonbeck battre fille petite, femme excellent. Moi pas aimer lâche, pas aimer colère.

BOGINSKI.

Et si Bonbeck se fâche et chasse nous ?

COZ.

Moi alors partir et aller chez Prude et Simplette ; elle a papa, maman, bons ; moi là-bas travailler, servir ; moi pas aimer à faire musique ; moi aimer courir, travailler à terre, à chose qui fait remuer.