Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/388

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vement de la malheureuse Simplicie. Tous restèrent consternés.

« Je cours, dit enfin Boginski ; mâme Bonbeck emporté pauvre mamzelle, moi la rapporter. »

Prudence pleurait, Innocent se désolait ; Coz restait pensif, les bras croisés, la tête baissée.

« Mâme Prude, dit-il d’un air résolu, moi vous aider. Moi courir chez Bonbeck, moi demander mamzelle ; si Bonbeck pas vouloir donner, moi tout casser, ouvrir portes, arracher mamzelle, calotter Bonbeck, courir à fiacre avec mamzelle et amener ici.

PRUDENCE.

C’est impossible, mon pauvre Coz ; Mme Bonbeck porterait plainte contre vous, et comme Polonais, vous seriez condamné et puis chassé hors de France.

COZ.

Moi pas vouloir quitter France ; moi rester chez papa de mamzelle et M. Nocent. Alors, moi quoi faire pour aider ?

PRUDENCE.

Attendons le retour de Boginski ; peut-être nous la ramènera-t-il.

COZ.

Et si pas ramener ?

PRUDENCE.

Alors j’écrirai à M. Gargilier pour qu’il vienne