Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/101

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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 2 novembre 1859.

Un pauvre petit mot seulement, chère petite, car il est trois heures et demie; j’ai passé ma journée à planter les arbres que m’avait apportés avant-hier le malencontreux pépiniériste, qui arrive toujours comme un inconvénient… Dis à Élise que je n’ai pas encore eu le temps de lui écrire, mais que je lui ai fait dire par Gaston qu’à la cour, l’Univers est en disgrâce complète et qu’on n’attend qu’une occasion pour le supprimer. As-tu lu l’article de Montalembert au Correspondant et à l’Ami de la-Religion} comment est-il? Henriette m’en fait un éloge enthousiaste. Adieu, chère Minette.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 4 novembre 1859.


De grâce mon enfant; calme-toi, ne t’effraye pas outre mesure, et ne terrifie pas ton père en voulant le mieux soigner. M. Tessier assure que ce n’est pas une attaque de paralysie1; au reste, ton père, ayant dû le revoir aujourd’hui, doit écrire à Nathalie

1. Mon père, retenu à Paris par ses fonctions de président de la compagnie de l’Est, avait eu chez moi, après dîner, un engourdissement causé par une congestion cérébrale si légère qu’il avait pu retourner chez lui a pied une demi-heure après.