Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’y trouve pas d’inconvénient. Jeudi, j’ai les Veuillot à dîner. Je suis fort inquiète de leur pain quotidien; d’ici peu de temps, ils en manqueront; leurs ennemis sont contens; ils ont abusé de leur pouvoir[1] pour réduire à la misère un des plus beaux et des plus grands esprits de France, et ils n’ont pas pu le faire plier. Si nous pouvions nous cotiser et lui assurer cinq ou six mille francs par an, il gagnerait avec ses ouvrages de quoi arriver à l’aisance… et il aurait le nécessaire assuré; mais comment lui faire accepter? . . Je donnerais mille francs par an, … les M… et les B…[2] en donneraient chacun mille, le reste ne serait pas difficile à compléter; mais qui osera le leur offrir et le leur faire accepter[3]? …

Nathalie commence ses préparatifs pour Hanovre; Paul part le i5 et elle le 20 ou le 25; il paraît que c’est charmant comme aspect de pays ; il n’y manque que du monde élégant et du luxe parisien…

Je suis très contente du mieux qu’éprouvent les enfans et du bon état de ta santé; les lettres d’Henriette sont toujours terminées par des préoccupations sur toi et tes couches ; tout l’hiver il en a été ainsi. Adieu, chère Minette…

  1. En supprimant l’Univers.
  2. Ces deux familles aimaient très tendrement nos chers Veuillot.
  3. L’amitié de ma mère s’inquiétait à tort. Dieu merci! il n’y avait pas sujet de s’alarmer.