Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/141

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remèdes sont : sulfur 2000e dilution, pendant huit jours; sodium 5ooe dilution, huit autres jours ; une tasse de lait matin et soir dans son lit ; nourriture soignée de viandes bouillies ; de la bière pour boisson ; promenade par le beau temps ; pas d’excitation de jeu ni de conversation. Tu vois que je serai plus dérangée que jamais dans ma vie tranquille, qui se trouve toujours contrariée et agitée. Je livre demain le Pauvre Blaise ; je ne peux le corriger que le soir, après le coucher tardif de ton père ; j’y travaille jusqu’à minuit et demi, une heure. Ce sera fini ce soir, Camille le lit; succès complet, un intérêt immense, elle pleure depuis la seconde partie. Je commence à perdre mes inquiétudes sur l’acceptation du manuscrit…

L’excellent M. Cuvelier s’en va graduellement; Mme Cuvelier commence à s’inquiéter sérieusement, ainsi que le médecin qui s’aperçoit trop tard qu’il y a danger et qu’il aurait dû partir pour le Midi, il y a deux mois. Il n’est plus en état de supporter le voyage. Sabine va bien; ses crachements de sang sont arrêtés depuis avant-hier par la quinine. Ton père rêva bien; il se réjouit de ta visite projetée avant le printemps: il pleure d’attendrissement au récit des chasses de l’amour Jacques. Il demande les enfans avec toi. Cela se pourra-t-il ? Je n’ai pas revu Élise, je ne sais si elle t’arrive.

Adieu, ma très chère Minette. Tu t’es trompée en parlant à ton père de Marguerite ; au lieu de mettre ses grands yeux et sa petite bouche, tu as mis ses petits yeux et sa grande bouche; prends garde de retomber dans de pareilles négligences de style ;