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Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/140

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quelconque, une suppression du Concordat, un affranchissement complet du pouvoir pontifical.

S’il donne les mains à une iniquité quelconque, malheur à eux et à leurs races! — Les nouveaux ministres valent les anciens ! Je pense bien souvent à toi, ma pauvre chère petite, et combien ta place reste et restera toujours vide dans le salon et partout: ta solitude me fait peine, car elle aurait pu être évitée avec peu de dépense de plus, en mangeant tous chez moi. Mais tu aurais été mal et les enfans sont cent fois mieux à la campagne qu’à Paris. Adieu, chère enfant.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, vendredi, 30 novembre 1860.

Chère petite, je voulais t’écrire hier ; je n’ai pas eu le temps ; mercredi j’ai trouvé Camille, toussant davantage et mauvaise mine ; je suis venue la chercher le lendemain, hier, pour la faire voir à M. Tessier ; entre la course d’Auteuil et la visite Tessier, avec attente d’une heure et demie, je ne suis rentrée qu’à cinq heures et demie passées, ramenant Camille qui doit rester chez moi jusqu’à ce qu’elle ne tousse plus ; M. Tessier lui a trouvé le poumon gauche très fatigué, légèrement engagé du haut ; en raison de son âge, il ordonne les plus grands soins, le régime le plus surveillé. C’est une longue anicroche à son couvent, au moins quinze jours. Les