Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L… aussi. J’y retournerai demain. Je crains qu’il n’y ait échec ou incertitude[1], et je crois que M. de C… voudra plus d’argent et une position du monde plus brillante, un homme plus connu et allant un peu partout. Pourtant, père, mère et fille t’aimant bien, la fille ayant de la tête et de la raison, il se pourrait qu’elle veuille voir et juger et qu’elle entraînât le père ; quant à la mère, elle n’oserait pas dire non, si les deux autres disent oui. À la grâce de Dieu ! La petite M… serait plus facile à avoir, mais quelle différence de marchandise !

Adieu, chère petite…. J’ai un nouveau domestique de ce matin, numéro quatre. L’autre était un fripon trop bien conditionné et un paresseux par principe ; de plus, un impie.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 8 février 1861.


Chère petite, ton père a eu hier soir la répétition en diminutif de ce qu’il a eu chez toi, il y a quinze mois. C’était son jeudi2 et il ne dînait pas à la maison ; il est rentré à neuf heures, pendant que j’étais au dîner de baptême chez les R…. Je suis montée chez lui3 à mon retour, à dix heures et demie, et je l’ai trouvé couché, se sentant mieux; il a assez bien

  1. Il s’agissait d’un mariage pour un de nos jeunes parents, auquel ma mère s’intéressait comme moi.