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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 9 février 1861.

Ton père va toujours mieux, chère petite ; les sangsues d’hier soir lui ont dégagé la tête et lui ont enlevé en partie l’engourdissement du côté gauche.

La promenade d’hier au bois de Boulogne lui avait déjà fait du bien; aujourd’hui, il a voulu sortir seul pour aller à confesse et faire quelques visites.

Je vous recommande bien à tous deux de ne pas mettre vos papiers avant le mois d’août, après les chaleurs de l’été; les plâtres ressuent; tout serait perdu et en loques avant un an. Si vous voulez être prudens, il ne faudra pas coucher dans le nouveau bâtiment avant le mois d’octobre ; et, en attendant, coucher dans la tour et dans les chambres qui y tiennent, en faisant nettoyer, badigeonner et boucher les fentes et ouvertures pouvant donner du vent et du froid. De jour, on peut, sans inconvénient, se tenir et manger dans des appartemens frais ; il n’y aura de sec que les mansardes qui seront bien vite séchées par le soleil à travers les ardoises. Marie-Thérèse est sevrée depuis avant-hier, sans cris et sans difficultés.



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