Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/168

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t’envoie pas tes livres qu’on ne m’a envoyés qu’hier ; je me borne à envoyer à Émile les Martyrs d’Anatole et la brochure abominable du vicomte de la Guéronnière. M… est à Mazas ; les plus compromis… sont : le fils B…, le fils M…, M. de M… et plusieurs personnes de la Cour.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 21 février 1861.

Thérèse n’a plus de fièvre, chère enfant ; elle va de mieux en mieux

As-tu su les détails de l’affaire M… ? le fils B… en fuite ; le fils M… arrêté ; une foule d’autres, terriblement compromis. M… a eu la précaution, quand il s’est vu perdu, de prendre copie de toutes les pièces et signatures compromettantes pour les personnes ci-dessus nommées, faire certifier ces pièces conformes à l’original, et de les remettre à Jules Favre pour plaider au procès. De sorte que beaucoup de gens de la Cour, dont j’oublie les noms, seront compris dans cette triste affaire. On dit l’Empereur indigné et consterné ; il ne se croyait pas si mal entouré. Adieu, ma chère Minette…. La grosse boîte de bonbons attend sa destination; il y a des petites pommes en sucre1 charmantes. Je t’embrasse tendrement, ainsi qu’Émile, Jacquot et Margot. Ces pauvres fermiers! C’est affreux ![1]

  1. Ils venaient de perdre deux de leurs enfants, en moins d’un mois, d’angines couenneuses.