Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/173

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le ferai mourir ; il s’y prépare ; il sera tué en se jetant devant le brigadier contre un braconnier.

11 mai. — Chère petite, pour la dernière fois rien qu’un motet le petit format ; je t’annonce avec un plaisir féroce l’heureuse mort de Gribouille ; il n’y a plus qu’à l’enterrer et à marier Caroline avec l’ami de Gribouille, un excellent brigadier de gendarmerie pour lequel il est mort et auquel il lègue sa sœur. C’est touchant, mais pas trop ; c’est gai, mais pas trop non plus ; enfin je le trouve bien… Je t’envoie la réponse de Théophile ; Monsieur est piqué mais il ne résiste pas. Je le trouve un peu impertinent avec sa Maison Pitray. Je voudrais qu’il se piquât et qu’il partît le plus tôt possible pour que l’autre fût un peu au courant du pays avant les foins. Je t’ai dit, je crois, combien je trouvais étonnant que Théophile n’ait compté que 280 bouteilles de vin d’ordinaire quand Désiré et Godefroy en avaient trouvé 480. J’aurai cet écheveau de plus à débrouiller avec M. Théophile qui est bien content de lui-même… Adieu, ma chère minette ; le chapeau de Margot est charmant avec des fleurs des champs,



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 27 mai 1861.


Chère petite… d’après les projets primitifs, je devrais être en chemin de fer, allant aux Nouettes, à l’heure qu’il est. Paris est bien insupportable par le beau temps chaud. Élise m’a envoyé un paquet