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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, décembre 1861.


Je crois avec lui[1] que tout cela finira par la destruction complète des œuvres de charité; on défendra même les prédications individuelles; on traquera le culte catholique dans tous ses moyens de propagation et probablement on arrivera aux individus après avoir poursuivi les choses. On commence à parler de la suppression du traitement des Evêques et des Prêtres et on y arrivera. On a déjà émis la prétention de l’État propriétaire des églises, des ornemens et objets du culte; les tribunaux, plats comme punaises, jugeront comme le voudra le gouvernement. Les préfets plus plats encore exécuteront et au delà tout ce qu’on voudra. Voilà la perspective[2]. – J’espérais que tu me donnerais aujourd’hui des nouvelles de la pauvre Jeannette ; tu lui as sans doute fait boire un peu d’arnica et tu lui as fait prendre des bains de pied d’eau et de savon[3]. – Adieu, chère minette ; j’ai oublié de te demander si tu avais reçu les prix de l’épicier Vas… qui est gros et honnête ; c’est celui de Gaston. – J’ai oublié de te redemander ce que tu voulais pour les pauvres; que veux-tu et pour combien d’argent? – Je t’embrasse bien tendrement avec les chers minets. Je suis bien aise de la simplicité

  1. Louis Veuillot.
  2. En pleine réalisation aujourd’hui.
  3. Après un choc violent.