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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, décembre 1861.


… As-tu reçu les Parfums de Rome ? Mme d’Esgrigny qui sort d’ici a le sien depuis quatre jours; moi, je vais l’envoyer acheter chez Gaume et, si tu n’en as pas, je t’en enverrai un. Mme d’Esgrigny me dit que c’est très beau, mais que ce sera moins acheté et goûté que Çà et Là, à cause de sa sublimité : c’est de la haute poésie chrétienne. — Rien de nouveau pour Saint François de Sales, mais on pourchasse les missions des faubourgs[1] en défendant la distribution des bons livres et en vexant dans les détails. Saint-Vincent de Paul n’existe plus. On commence une croisade contre les frères et l’enseignement des prêtres et religieux. L’Ami de la religion a été vendu 120000 francs. L’abbé Sisson y est resté ainsi que le fretin de la rédaction. Nous avons l’abbé Cognât pour premier vicaire à Sainte-Clotilde… Adieu, chère enfant, je prie sans relâche pour que le bon Dieu t’accorde des couches heureuses. Quel ennui que cette distance de l’église !



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  1. Fondées par Mgr de Ségur.