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Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/191

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l’aveuglement des bourreaux de N.-S. – Hier soir Mme B… et Julia sont venues en costumes, allant au bal Morny ; Julia était charmante en Bohémienne, avec de la poudre d’or dans les cheveux. Mme B… était ravissante en marquise Pompadour. Madame de G… danse et veille comme une folle ; hier elle est rentrée à sept heures du matin ; aujourd’hui à six heures ; les autres jours elle rentrait sagement à trois et quatre heures. L’autre locataire en fait autant; le portier est sur les dents; il ne se couche plus. Ceux-là encore sont : Pauvres gens! La famille va bien… Adieu, ma chère minette; l’heure approche, ainsi que mon supplice de quêteuse. Je suis malheureusement associée à des élégantes de la Cour et du faubourg. Je t’embrasse bien tendrement ainsi que les chers petits; tu me diras dès que Paul commencera à sourire. Jacques a-t-il son pic ? Et les bêches ? Je regrette de ne l’avoir pas vu mener son banneau. Amitiés à Émile. Nathalie t’embrasse et te remercie de ta lettre.

J’ai une bonne Histoire Sainte pour toi; seulement il faudra qu’en la lisant tu changes quelques mots trop forts pour un enfant.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 20 mars 1862.


J’ai vu hier Sabine qui m’a lu ta lettre; je savais déjà par Woldemar l’ennui nouveau qui te menace, ma pauvre fille; il est probable que ton domestique et sa femme s’ennuient à Livet ; et au fait, c’est dur