Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/212

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quoi

j’en suis effrayée et attristée. Tu sais que je pars d’ici le 29… ; je ne resterai que deux heures à Paris pour dîner chez Gaston ; ce voyage sera fatigant et, si je le fais, c’est par tendresse pour Henriette, déjà désespérée du retard de quinze jours qu’il a subi. Gaston me conseille de retourner aux Nouettes et d’y rester jusqu’à Noël ; je n’hésiterais pas à suivre ce conseil, si je ne craignais de chagriner profondément la pauvre Henriette, déjà affligée outre mesure de mon voyage à Bruxelles Nathalie partira le 4 ou 5 novembre.

Adieu, ma pauvre petite ; je serais tentée de te reprocher tes trois jours de silence, mais je crains trop qu’ils ne soient motivés par tes inquiétudes et tes fatigues pour Paul. Je t’embrasse bien tendrement avec les chers enfans et Émile.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Bruxelles, 24 octobre 1863.


Chère petite, ce n’est qu’hier, vendredi, que j’ai été rassurée sur mon petit Paul. Pendant trois jours j’en ai été fort inquiète, n’ayant pas de nouvelles et ne pouvant croire que tu me laisserais trois longs jours dans l’incertitude de la tournure que prendrait cette maladie, à moins d’aggravation. Dieu merci, tout s’est terminé pour le mieux et j’espère que les dents qui restent à percer n’amèneront pas de pareils accidens…

Si toi ou l’un des tiens vous aviez réellement