Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/213

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besoin de moi, ce serait différent, mais pour une satisfaction personnelle, ce voyage à la suite de deux autres dont un long, et fatigant et cher, ne serait pas raisonnable, et c’est par toi que j’entre dans la voie des privations et des économies. Je me suis déjà imposé la plus stricte économie pendant mon séjour à Bruxelles ; pas un présent, pas une emplette…

M. l’Éveillé[1] te rapportera de belles et bonnes nouvelles de Gaston. L’abbé Diringer et Méthol m’écrivent que ses prédications font merveille au séminaire[2] et que l’Évêque est pour lui des plus aimables. Il a eu une surprise agréable et fâcheuse au Mans ; l’Évêque de Poitiers, sachant que Gaston devait traverser la ville ce jour-là, est venu au-devant de lui, est monté dans son wagon une demi-heure avant la station et l’a obligé d’aller dîner chez l’Évêque du Mans, qui les attendait avec l’Évêque de Versailles, celui de *** (Mgr Pescheux) et celui d’Aire; ils ont eu un dîner de vingt-cinq couverts, c’était charmant ; mais ils ont appris trop tard que leur dépèche télégraphique à l’Évêque de Séez (qui les attendait à six heures), n’arriverait que le lendemain. Gaston est arrivé lui-même le lendemain et il a su que la veille à six heures l’Évêque, à la tête de son séminaire en grand gala, bannières déployées, était venu le chercher à la gare, puis lui avait envo,yé sa voiture à neuf heures du soir, à quatre heures du matin, à neuf heures du matin et enfin à trois heures, quand Gaston est arrivé. C’était

  1. Le curé d’Aube.
  2. De Séez.