jours une grande promenade dans les bois, les prés, les landes non encore défrichées ; le pays est d’un aspect varié et charmant : quel dommage que ce soit si loin de Paris, centre et rendez-vous de la famille! J’ai commencé mon livre, le Petit Bossu. Je n’ai pas d’idées, je n’ai pas de plan, mais j’écris tout de même; seulement, je crains pour ma réputation. J’ai les trois dernières feuilles de Dourakine à corriger et il pourra paraître en décembre. Je t’apporterai un gros volume fort intéressant pour nous, et que nous lirons haut le soir à Émile. Rostopchine et Koutouzof par ***, j’oublie le nom ; c’est un Russe C’est intéressant, et malgré que mon père y soit sottement interprété, c’est fort honorable pour lui et pour nous ; nous le lirons tout haut le soir. Je l’ai acheté à Bruxelles; c’est Paul Galitzine, mon neveu, qui me l’a indiqué. — Adieu, ma bonne chère petite, je t’embrasse bien tendrement et je bénis Dieu et mon cher petit ange Marguerite des excellens sentimens qui t’animent. Embrasse bien pour moi le bon Émile et les chers enfans. Dis à Jacques qu’Henriette pense beaucoup à lui et qu’elle viendra peut-être aux Nouettes cet été. Elle est étonnante de mémoire et d’intelligence, mais elle n’est pas facile à mener; une résistance instinctive à tout ce qui est autorité, et résistance à main armée[1]. Elle aime le travail d’une manière extraordinaire ; sa plus terrible punition est d’être privée d’une ou deux leçons, selon la grandeur du délit. Elisabeth est excellente et docile comme un agneau…,
- ↑ La piété a triomphé de cela, en tournant cette force de volonté de côté du devoir et du sacrifice.