Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/224

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n’ai plus qu’une soixantaine de pages pour finir ; je l’apporterai terminé à Paris, le 15 décembre…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 26 novembre 1863.


Chère petite, un mot pour te dire que j’ai vu ta lettre à Henriette, arrivée une heure après le départ de la mienne et que je vais écrire de suite à la supérieure des petites sœurs, à la Tour près Rennes[1]. Je comprends ta faiblesse mieux que personne et j’y compatis de tout mon cœur; mais je te demande instamment de te disposer à accepter ce que le bon Dieu t’enverra; espérons que ce sera un garçon, mais ne nous désespérons pas si c’est une fille. Quant à Émile, il aimera autant une fille qu’un garçon, peut-être plus même, en souvenir de Marguerite. Si tu songes à un nom, choisis pour garçon comme pour fille celui qui porte le plus bonheur à ceux qui l’ont porté ; ainsi pour hommes Louis est un nom heureux, François de même, et quels beaux patrons! Pour femmes, Anne, Hélène, Juliette. Recommande d’avance ton enfant aux patrons que tu leur as choisis… Je t’embrasse bien tendrement, ma pauvre petite.



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  1. Je désirais vivement avoir encore un fils et je demandais des prières pour obtenir cette grâce.