Chère petite… À propos des détestables
(quoique éloquents), dangereux révolutionnaires et
sots (quoique éloquents) discours de Thiers, nous
avons eu des disputes furieuses ; d’une part Anatole
qui criait comme quatre, M. Naudet, plus démocrate
89 que jamais ; d’autre part, Gaston, Edgar, Woldemar,
l’Abbé et moi ; c’était affreux ; un mélange
confus de cris, d’interruptions, de petites injures,
de colères contenues et colères lancées ; de guerre
lasse, Gaston s’est endormi et je l’ai suivi de près ;
nos larynx affaiblis ne nous permettant pas de dominer
la discussion ; les autres criant à qui mieux
mieux.
Je t’embrasse mille fois, chère petite ; dans deux mois et quelques jours, je vous embrasserai tous.
Eh bien, ma chère bonne fille, qu’as-tu ? Pourquoi n’ai-je pas de tes nouvelles ? Il me semble qu’il y a longtemps que je n’en ai eu. Les miennes sont bonnes ; mais je suis vexée. Je n’ai pas de domestique depuis dimanche. J’en avais pris un, en attendant un excellent qui était à la campagne ; ce provisoire