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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 5 octobre 1866.


Cher Émile, je t’écris quelques mots pour te donner des nouvelles de tes deux gros petits bonnes gens ; ils vont à merveille ; ils dorment bien, ils ont bon appétit ; ils s’amusent dehors et dedans. Paul a un cheval, un fouet et un couteau de six sous qu’il ne quitte pas.

Françon, qui possède les mêmes objets, porte son cheval partout, elle l’a même fait coucher sur son lit. M. Hanneau s’occupe beaucoup d’eux ; ils ont été enchantés de le retrouver en arrivant. Olga m’écrit[1] que tu es fort content de l’établissement des Dames de Saint-Maur. J’en suis heureuse pour Jeanne et pour toi. Obligé de t’en séparer dans son intérêt, ton sacrifice est et sera récompensé par la certitude de son bien-être et du grand avantage de cette éducation douce, sérieuse et bien dirigée. Puisse notre cher petit Jacques trouvera Vaugirard les mêmes avantages et la même vie douce que trouvera Jeanne à Saint-Maur ! Je te serai bien obligée, mon bon Émile, si tu m’écris quelques lignes après avoir été voir Jeanne dans son nouveau domicile ; elle-même n’écrit pas encore assez bien pour me donner de ses nouvelles. Tu me diras si elle a pleuré en te quittant et si elle avait encore l’air triste en te revoyant. Et Jacquot ? comment passe-t-il

  1. J’étais allée chez une amie souffrante chercher sa fille et la ramener à Saint-Maur.