Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/242

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son temps ? Je suis sûre qu’il est enchanté de se trouver seul avec toi. – Il fait toujours le même temps, doux, calme et brumeux.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 31 octobre 1866.


J’arrive de ma tournée, chers enfans. Tout va bien. J’ai commencé par Jacques[1], dont la récréation finit à une heure et demie précise. Il est arrivé radieux ; il continue à être enchanté. Il s’est battu ferme, m’a-t-il dit, il y a deux jours contre un élève, de son âge au moins, qui l’ennuyait depuis longtemps. Jacques a commencé par l’envoyer promener ; l’autre revenant toujours à la charge, Jacques lui a donné une claque solide à laquelle l’autre a riposté. Jacques est tombé dessus à coups de poings. « Et alors, c’est que nous avons eu une bataille fameuse ! J’ai fini par le jeter par terre, et je lui ai donné une bonne roulée. Depuis ce temps il me laisse tranquille. »

Hier ils ont été en promenade au Moulinot. « On nous a permis de nous débander et de faire ce que nous voulions. Je me suis amusé énormément ; nous avons couru, nous nous sommes roulés ; nous avons joué à beaucoup de jeux très amusants. Il a répété qu’il était très heureux ; il dort

  1. Au Collège de Vaugirard.