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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 31 août 1868.


Chère enfant, je sais que tu as des nouvelles par Gaston… tu as vu que l’état de la pauvre Sabine est à peu près le même, sauf une aggravation de faiblesse et l’enflure des jambes qui augmente tous les jours; aujourd’hui elle ne peut plus poser les pieds à terre tant ils sont douloureux; elle est dans un fauteuil entouré d’oreillers. Les suffocations ne sont pas revenues, Dieu merci, mais elles peuvent reprendre d’un moment à l’autre; c’est le côté le plus dangereux de son état, quoique entièrement indépendant de sa maladie[1]. Henriette est arrivée ce matin à cinq heures, elle est entrée au couvent avec nous et y a passé une heure à peu près.

Demain, elle et moi, nous y entrons jusqu’à samedi. Si Sabine n’est pas plus mal, Henriette retournera à Kermadio dimanche soir, et moi j’irai lundi à Méry; j’y resterai la semaine, à moins que Sabine ne me rappelle; ensuite je resterai encore quelques jours avec elle, et je reviendrai aux Nouettes jusqu’au ier ou 3 octobre, selon le jour du départ de Gaston; je passerai chez toi le peu de jours qui resteront jusqu’à la fin des vacances et je reviendrai à Paris avec mon petit Jacques. Je saurai

  1. Ma sœur mourut le 20 octobre, dans les sentiments d’une sainte, entre les bras de ma mère et assité de notre saint frère Gaston.