Chère enfant, je sais que tu as des nouvelles par Gaston… tu as vu que l’état de la pauvre Sabine est à peu près le même, sauf une aggravation de faiblesse et l’enflure des jambes qui augmente tous les jours; aujourd’hui elle ne peut plus poser les pieds à terre tant ils sont douloureux; elle est dans un fauteuil entouré d’oreillers. Les suffocations ne sont pas revenues, Dieu merci, mais elles peuvent reprendre d’un moment à l’autre; c’est le côté le plus dangereux de son état, quoique entièrement indépendant de sa maladie[1]. Henriette est arrivée ce matin à cinq heures, elle est entrée au couvent avec nous et y a passé une heure à peu près.
Demain, elle et moi, nous y entrons jusqu’à samedi. Si Sabine n’est pas plus mal, Henriette retournera à Kermadio dimanche soir, et moi j’irai lundi à Méry; j’y resterai la semaine, à moins que Sabine ne me rappelle; ensuite je resterai encore quelques jours avec elle, et je reviendrai aux Nouettes jusqu’au ier ou 3 octobre, selon le jour du départ de Gaston; je passerai chez toi le peu de jours qui resteront jusqu’à la fin des vacances et je reviendrai à Paris avec mon petit Jacques. Je saurai
- ↑ Ma sœur mourut le 20 octobre, dans les sentiments d’une sainte, entre les bras de ma mère et assité de notre saint frère Gaston.