Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

souffrant ; et il ne sera pas bien vaillant encore après Pâques. Ensuite ma femme de chambre va assez bien moyennant qu’elle ne marche pas, qu’elle ne se fatigue pas, qu’elle ne veille pas. Et avec toi, il faut avoir de bonnes jambes, pouvoir courir, sortir pour des emplettes, des commissions, etc. Tu devras nécessairement aller en soirée pour ton sermon[1], courir et faire courir, avoir des toilettes à préparer, à arranger, etc., envoyer chercher des voitures, enfin recommencer un peu ce que tu as fait l’année dernière. Tu serais donc mal servie, mal secondée chez moi; et pourtant je ne puis m’empêcher de te dire que ce serait bien plus convenable que d’aller chez des étrangers, quelque aimables qu’ils soient. Si donc tu veux t’exposer aux désagrémens que je te signale, tu es sûre d’être reçue comme toujours de tout cœur et avec empressement. Mais si tu veux être bien matériellement, tu seras beaucoup mieux chez Mme de C…[2] comme logement, service, etc.



――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 11 mai 1869.


Chère petite, tu peux parfaitement faire venir ma cuisinière Pauline. Avant de partir je l’ai autorisée d’avance à quitter Paris pour le service de mes enfans et si tu lui as écrit directement, elle est déjà chez toi,

  1. Pour une œuvre de charité.
  2. Une amie de ma mère.