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Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/28

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de toi ainsi qu’Élisa[1] ; elles sont bien gentilles et travaillent très bien, une heure le matin et une heure et demie dans l’après-midi…

Paul… est d’ailleurs enchanté de sa position[2], de sa vie très occupée…. Quant à Nathalie, elle est pleine de soins et d’attentions. Adieu, ma chère bonne petite chérie, je t’embrasse tendrement, ainsi qu’Émile, auquel j’écrirai la prochaine fois, après-demain probablement. Adieu, chère enfant. Woldemar fait dans cet immense Londres des courses effrénées, à pied, et sans se perdre. Paul n’en revient pas.



――――


AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Londres, 2 novembre 1856.


Nous avons fait hier, cher Émile, une excursion qui, ayant duré plus longtemps que nous ne le pensions, m’a fait manquer l’heure de la poste ; la matinée avait été prise par la messe de la Toussaint, qu’il a fallu aller chercher à une distance absurde, comme le sont toutes les distances de cet énorme Londres. Tout en rendant justice à la grandeur et à la beauté matérielle de cette ville insupportable et détestable, je ne voudrais pas l’habiter et y élever des enfans pour un empire ; l’intelligence, les sentimens nobles et désintéressés doivent y être comprimés, étouffés ; tout ici sent le commerce et

  1. Leur bonne.
  2. De premier secrétaire d’ambassade.