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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 20 décembre 1870.


Encore moi, mon cher Émile, mais en si bonne compagnie que je ne crains pas d’être importune, surtout en me bornant à te dire que je vais bien ainsi que tout mon entourage ; je t’envoie une lettre de Jeanne, que j’ai reçue ce matin, et qui t’intéressera ; et une autre qui parle de toi avec tant de tendresse que la lecture t’en sera bien agréable. Jacques m’écrit qu’il est inquiet de toi ; il ne peut plus t’écrire, parce que Olga lui a écrit que tu ne recevrais pas ses lettres et qu’il ferait bien de s’en abstenir; je l’ai rassuré de mon mieux et je lui ai envoyé ta dernière lettre pour lui enlever ses inquiétudes. Tu verras par la lettre de Thérèse[1] qu’il va très bien et qu’elle veille sur lui avec une amabilité pleine de cœur. Adieu, cher ami, je t’embrasse et j’espère que te voilà en pleine espérance pour la guerre, que Trochu va terminer lestement avec l’aide de la Sainte Vierge. Dans peu, nous aurons chassé les Allemands de France. Je t’écris sur papier à ballons pour ne pas augmenter mon paquet.



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  1. Sa cousine, mariée et alors à Poitiers.