Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/6

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au vœu de mon vénéré frère, et je n’ai eu qu’à y ajouter de courtes notes pour expliquer quelques passages des lettres qu’elle m’écrivait avec un si charmant abandon. J’y joins celles adressées à mon mari, qui fut enlevé à mon affection quelques années après ma mère.

Un autre volume, qui, s’il plaît à Dieu, complétera bientôt celui-ci, surtout pour les jeunes lecteurs de ma mère, contiendra les délicieuses lettres adressées par « grand’mère » à Jacques, mon fils bien-aimé. Dieu n’a pas voulu, et je l’en remercie, que ma pauvre mère subît l’épreuve terrible de voir mourir avant elle ce bien-aimé de son cœur qui la suivit de près dans le ciel. – Une courte notice sur ma mère précédera cette correspondance.

L’intimité nécessaire de la correspondance de ma mère avec moi, les menus événements de famille qu’elle renferme, m’ont fait hésiter longtemps à la publier. Mais son amour passionné pour tous les siens, son dévouement infatigable de tous les instants et de toute la vie, ses voyages incessants d’un bout de la France à l’autre et même hors de France, au moindre appel de ses enfants, malgré son âge et sa santé, son oubli d’elle-même poussé jusqu’à l’héroïsme, y apparaissent dans une si belle et si forte lumière ; sa tendresse de grand’mère surtout s’y épanouit dans des expressions si variées et si charmantes, que je n’ai pu résister au penchant de mon